de la (non)violence éducative, j'en ai
déjà parlé sur ce blog et en tant que maman qu'épouse les principes du
maternage proximal (et en tant que
mamma-nerdTM ) je dois dire que j'ai révisé mes classiques. c'est à dire que j'ai lu pleins de livres sur le sujet, comme:
La Fessée : Questions sur la violence éducative
,
Au coeur des émotions de l'enfant
,
Éduquer sans punir,
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent
,
Poser des limites à son enfant et le respecter
,
Pour une parentalité sans violence
et sans compter les ouvrages d'
Alice Miller
et j'ai même fréquenté
une rencontre sur ce thème avec
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau
et aussi des ateliers
Faber & Mazlish.
je croyais être calé et pourtant....il y a 10 jours j'ai commencé à avoir la toux, je ne me suis pas soignée. puis cette toux c'est devenue une trachéite à la quelle s'est ajouté une otite et une sinusite ensuite. depuis 10jours je suis HS, pour la première fois en beaucoup des mois. en plus de ça, comme je racontais sur
l'autre billet, on a quelque changement dans notre vie de famille qui nous pose devant des choix et des soucis. mais que ça à voir tout ça avec la non violence éducative? rien ou tout, justement.
Mina, qui vient tout juste d'avoir ses 2 ans, ça vous dit quelque chose?
l'autre jour, où j'allais très mal physiquement et moralement, je me suis retrouvé devant à une inconnue. elle a commencé à me taper à chaque contrariété et j'avais beau avoir suivi 8 rencontres
Faber & Mazlish et ben, je n'arrivais pas à trouver la voie de communication avec elle. le désarroi et incompréhension ce sont installés jusqu'au jour d'après où, en recevant l'énième tape de la part de ma fille, je me suis agenouillé devant elle, je lui pris sa main et je l'ai tapé en lui disant "
on ne tape pas!!".
si si j'ai fait ça, je vous jure. moi.
maintenant beaucoup des mamans qui me lisent vont fermer la page et plus jamais revenir mais moi je voulais vous le raconter quand même car je me suis rendue compte que personne n'est à l'abri d'un geste de colère irréfléchi. je sais que c'est -peut être- tabou de le dire, surtout si on a choisi une autre voie éducative mais je veux vous raconter mes états d'âme en ce moment précis où j'ai tapé la main de ma fille:
1) je me suis sentie bien conne de lui dire "on ne tape pas" tout en tapant
2) je ne me suis pas du tout sentie soulagée. au contraire, je me suis sentie coupable d'avoir cédé à un instinct si animal (dans le sens négatif du terme). d'avoir cédé à la perpétration de ce que moi j'avais reçu en tant que petite fille.
3) ça n'a pas du tout aidé Mina dans ce moment de crise.
j'ai passé un jour horrible, en me demandant où je m'étais trompée? qui était cette petite fille en colère que je ne reconnaissais pas?
mes problèmes personnelles m'empêchaient de réfléchir à tête froide mais des fois il suffit juste de voir les choses d'un autre point de vue, d'une autre perspective pour pouvoir changer de route. de s'éloigner un instant pour avoir la vision plus élargie du cadre général. mon déclic, notre déclic (à moi et à Mina) s'est fait vendredi. le matin j'avais vu
une copine qui a 2 enfants et je lui ai raconté ce qui s'était passé et je lui ai parlé de ce qui se passait en moi et en Mina. elle m'a rassuré en me disant que la "fameuse" crise des 2 ans arrive mais elle s'en va aussi au bout d'un moment, que c'était une phase (elle m'a aussi prêté
ce livre
). juste ces mots m'ont servi de déclic, comme je disais, j'ai essayé de comprendre Mina, de me mettre à sa auteur, de me voir de SON point de vue. je suis revenue à l'écouter, j'ai fini le rapport de force (bon qui a duré une journée) et tout est rentré dans l'ordre. je retrouve la communication et la liberté d'expression et on continue notre vie épanouie en famille. je ne dis pas qu'il Mina il ne fait pas de plus "caprices", (entre guillemets car j'aime pas ce terme), mais je dis que réagir à ses moments de colère avec une autre colère (la mienne) ça n'aide pas. ce qui porte quelque part il est le chercher de comprendre les raisons de son malaise.
je suis sure que il y aura encore des moment difficiles mais cette expérience m'a vraiment appris que on peut toujours changer de route, que ce n'est jamais trop tard pour rattraper nos erreurs.
en plus je me suis acheté ça:
J'ai tout essayé !
de
Isabelle Filliozat
je l'ai commencé à lire et je dois dire qu'il est très intéressant. entre autres j'y retrouve les "habilités" de la formation
Faber & Mazlish, comme par exemple:
-
accueillir et nommer les sentiments de l'enfant. soit: quand vous lui éteignez la télé ou quand vu partez du square (après l'avoir averti, de toute façon!) pourquoi il faut sortir/rentrer à la maison et qu'il commence à se rouler par terre en hurlant (est-ce que j'exagère?), au lieu d'entrer en contraste en lui disant: "ç
a suffit de pleurer ne fais pas le bébé! nous devons y aller!!" essayez de
lui renvoyer à ce qui est en train de vivre avec vos mots parce que ça l'aidera à comprendre ce qu'il éprouve! style: "
tu aimerais regarder encore le télé, il est normal d'être frustré. mais maintenant nous sortons."
le fait d'exprimer avec les mots ce qu'ils sont en train de vivre les aide souvent à sortir d'un crise. pas toujours évidemment. parfois il suffit simplement d'écouter avec attention en silence, en acquiesçant d'un signe de la tête, pour les laisser exprimer librement.
il y a beaucoup de manières différentes de résoudre une crise, il y aurait un billet à faire seulement sur
Faber & Mazlish et, je vous le promets, je le ferais un jour pas si lointain.
pour l'instant je voudrais conclure avec un passage du livre
J'ai tout essayé ! d'
Isabelle Filliozat que, à mon avis, exprime très bien le malentendu entre nous (les parents) et nos petits:
Quand les feuilles de votre ficus jaunissent et tombent, vous n'imaginez pas que la plante le fait exprès pour vous faire marcher ou cherche à vous faire passer pour une mauvaise jardinière. Vous interprétez "l'attitude" de la plante comme un message: trop ou pas assez d'eau, de lumière, d'engrais... Carence ou excès, vous cherchez à comprendre ce qui se passe. Un enfant c'est (nettement) plus complexe qu'une plante verte, mais pas plus compliqué. Ses apparents caprices manifestent ses besoins. Carence ou excès. Et si son attitude n'était pas une provocation mais une conséquence, une réponse, une réaction? Il arrive aussi que nous interprétions comme un problème ce qui n'est que naturel. Inutile de paniquer à chaque automne parce que les arbres du jardin perdent les feuilles... ou que votre petit de quatre ans déteste perdre.